26.8.09

Hommage à un visionnaire : Michel Clouscard


Mai 68 témoigne de la plus remarquable manipulation idéologique de l'après-guerre, celle qui assura le passage de la Vieille France à la Nouvelle France du libéralisme sauvage.

En Mai 68, le psychodrame s'est joué au sommet de l'Etat. Il révéla, à l'évidence, les enjeux de l'histoire, incarnée selon trois rôles mythique : le père sévère (de Gaulles), l'enfant terrible (Cohn-Bendit), le libéral débonnaire (Pompidou). C'est l'affrontement des trois situations de la bourgeoisie, des trois systèmes idéologiques possibles. En scène : la Vieille France vertueuse issue de la victoire sur le fascisme et, d'autre part, la Nouvelle France qui se cherchait et qui s'est accomplie dans la synthèse d'un libéralisme ô combien répressif dans l'acte de produire et ô combien permissif dans l'acte de consommer. 

Il a donc fallu l'alliance sournoise du libéral et du libertaire pour liquider le vieux, qui a dû s'en aller. Après ce meurtre rituel du père, a été accordée, au sommet, pas l'Etat, la permission du permissif qui a donné accès au marché du désir.

Mai 68 annonce aussi le grand partage entre les trois pouvoirs constitutifs de l'actuel consensus : libéral, social-démocrate, libertaire. Au premier est dévolue la gestion économique, au second la gestion administrative, au troisième celle des moeurs devenues nécessaires au marché du désir. 

On aura ainsi la Nouvelle France.

Michel Clouscard
Néo-fascisme et idéologie du désir (1973)

25.8.09

"La Patrie ou la mort !" - Réappropriation d'une icône


Ils sont "fashion" les gauchistes primaires avec leur t-shirt Che Guevara et leur kefief palestinien. Ces anti-nationaux en herbes oublient un peu trop vite que les palestiniens se battent (ou plutôt meurent) pour leur pays, leur terre, et que le Che avait pour phrase culte "la Patrie ou la mort !", comme Sankara, autre vrai résistant à l'impérialisme.

Alors que le Che luttait avec les armes contre l'oppresseur yanckee, les gauchistes pacifiques jouent du djembé à l'université d'été du NPA. Espérant sans doute ébranler ainsi le capitalisme financier.

Alors que le Che voyait dans l'internationalisme, la solidarité entre les peuples et la défense des Nations, comme ultime protection face aux impérialistes mondialistes, les gauchistes petits bourgeois voient dans leur inconditionnel internationalisme, une unification des peuples dans un melting-pot de consommateurs bobos écolos. Ce qui fait évidemment plaisir aux tenants des multinationales qui ont besoin de libre échange pour faire fructifier leurs capitaux, ces autres grands internationalistes...

Alors que le Che était sur le front et risquait sa vie pour défendre la patrie, les gauchistes , qui en ont "ras l'front", se battent contre les valeurs de leur propre pays et souillent le drapeau tricolore, drapeau de la révolution française !

Il est évident que ces petits gauchistes, collabos du système néo-libéral, sont les pires ennemis du Che et son idéologie révolutionnaire de libération des peuples. S'il était encore vivant, ces petits gaucho-bobo-libéraux-libertaires seraient les premiers à le dénoncer à la police (comme certains dénonçaient les juifs en 40), alors que l'icône Guevara se ferait un plaisir de leur botter le cul...

Dans un combat, il y a toujours d'un coté les guerriers, comme le Che, et les collabos, souvent issue d'une certaine bourgeoisie...